Entre deux, la diversité
Chrysalides 23 offre des services professionnels de qualité:
- aux personnes qui sortent des rangs de la stricte définition de l'hétérosexualité
- à celles qui se questionnent sur leur identité sexuelle
- à celles qui envisagent une réassignation sexuelle
- à l'entourage de toutes ces personnes
Aussi, nous proposons de mettre à profit notre expérience professionnelle et personnelle afin de donner à Chrysalides 23 ses couleurs authentiques et particulières.
En 33, 45 ou 78 tours: Un jour ce sera ton tour…
par Xavier Dany Girard
D’un extrême à l'autre
Dans toute société il y a des hommes et des femmes. À une extrémité il y a les uns et à l’autre extrémité il y a les autres. Cette construction de l’esprit laisse souvent peu de place à l’expression de la complexité des êtres vivants que nous sommes. Tout ce qui peut exister en termes de diversité entre les deux se trouve souvent occulté, soit par peur ou par ignorance. Sexués, sexuels et érotiques, la réalité est qu’hommes et femmes expriment des orientations sexuelles qui diffèrent d’une personne à l’autre et que chaque individu porte une identité sexuelle qui lui est propre et aux couleurs particulières.
Par exemple, au niveau de l’orientation sexuelle, ceux et celles qui éprouvent de l’attraction sexuelle pour une personne du même sexe, nous ont bel et bien appris que l’attraction sexuelle n’est pas strictement hétérosexuelle et que l’homosexualité a sa place. J’ai déjà entendu des commentaires comme : «Ça ne fait pas des enfants forts!». Est-ce un humour maladroit ou du mépris mal déguisé qui porte certaines personnes à faire ce genre de remarques désobligeantes? Quand la sexualité est ludique, érotique et que l’intention n’est pas de procréer où se trouve le véritable problème, si problème il y a?
En termes de complexité, il y a aussi les hommes et les femmes dont l’identité sexuelle est contraire à leur sexe de naissance. Ces derniers et ces dernières ouvrent une importante réflexion sur ce qu’est l’identité sexuelle. Ces personnes mettent au défi le mythe selon lequel l’identité sexuelle d’une personne correspond de façon automatique aux organes génitaux externes qui lui sont dévolus à la naissance. Elles affirment avec conviction appartenir au sexe opposé à celui de leur de naissance. Certaines vont connaître un vécu transsexuel, c’est à dire une réassignation sexuelle, voire un changement de sexe. Tandis que d’autres verront à transformer leurs caractères sexuels secondaires (hormonothérapie, ablation ou construction des seins) sans connaître de chirurgie génitale.
Le différent de soi
Le problème est-ce la diversité sexuelle ou est-ce plutôt la crainte de ce qui est différent de soi? Vous avez déjà entendu cette réflexion: «Pourvu que ça ne soit pas dans ma cour!». La diversité sexuelle humaine est à l’image d’une variété de tons de gris entre le noir et le blanc: androgynes, bisexuels, femmes masculines, hermaphrodites, hommes féminins, queers, sur la clôture, transgenrés, transsexuels hommes à femmes / transsexuelles femmes à hommes.
Étant de la génération des années cinquante, je me souviens des fameuses danses de sets carrés où l’on chantait; «...les hommes d’un bord, les femmes de l’autre…». Il est pourtant vrai que tout ce qui pouvait se situer entre ces deux réalités était exclu. Ça ne se parlait pas. C’était mal vu. Nous étions étouffés, enfermés, comme si les extrêmes constituaient nos seuls points de repères légitimes, les hommes d’un bord et les femmes de l’autre. Pouvions-nous réclamer être une fille sportive sans être un garçon manqué? Pouvions- nous réclamer être un gars sensible sans être une tapette?
Les souvenirs de mon époque au sujet de l’homosexualité sont des airs de regret, de déception ou de honte. Les préjugés faisaient de la femme lesbienne un garçon manqué ou lui donnaient une image de butch. Le ton laissait planer quelque chose d’étrange ou encore de ridicule. Mais un malaise certain. Elle était tolérée pourvu qu’elle vive dans l’ombre. L’homme homosexuel était jugé de pervers, quelque chose de contre-nature. Le fifi, l’efféminé, pour reprendre ces termes encore utilisés de nos jours et toujours méprisants, était une menace inavouée à la virilité masculine. Et la transsexualité qu’est-ce que c’était ? Une sorte de fantasme de l’imagination pour personne désaxée, aurais-je envie de vous dire. Mais le terme transsexualité n’existait tout simplement pas, ni dans mon vocabulaire, ni dans mon esprit et pas non plus dans l’esprit des gens qui m’entouraient.
Les Couleurs particulières de Chrysalides 23
Comme co-fondateurs de Chrysalides 23, Annette et moi avons développé un intérêt professionnel commun à travailler pour et avec la clientèle LGBT.
Porter les couleurs particulières qui font que nous sommes ce que nous sommes, et s’assumer, se fait rarement sans aller chercher de l’aide. Pour nous c'est une clef de réussite importante. Mais où trouver l’aide appropriée? Où cogner et s’assurer d’être reçus avec respect et dignité? C’est dans cet esprit que avons décidé en 2011–2012 de créer Chrysalides 23.